Chenin
Jo
Pithon
Montgilet
Domaine aux Moines
Les
Tonnelles
Musée
de la Vigne
C.A.V.E. |
La
maîtresse du Domaine aux Moines, Madame LAROCHE, une femme
dans l’âge de l’expérience et de la pondération, nous
accueille avec une particulière cordialité, bien que surprise
par notre visite dont la nouvelle n’avait pas eu le temps de lui parvenir.
Elle nous fait les honneurs du domaine : vignoble paysager de 8 hectares
(21 à 38 hl/ha) et grande maison seigneuriale. Le domaine est au
cœur de l’appellation Savennières, qui se décline
en Roche aux Moines, Coulée du Serrant, Clos du
Papillon… Sur la rive droite de la Loire, il bénéficie
d’une exposition remarquable au soleil et au vent.
Il a déjà une
longue histoire. C’est en 1063 que le Chevalier Buhard fit don d’une bande
de terrain aux moines de Saint-Nicolas d’Angers qui y plantèrent
les premières vignes cultivées. Une première maison
en bois fut édifiée par l’un des pères prieurs pour
accueillir les hôtes de passage ; une légende veut que Louis
XI, construisant la chapelle de Béhuard, vint y dormir. Une maison
en pierre prit sa place au 17e siècle, qui fut agrandie au siècle
suivant. Maison de religieux, elle fut confisquée à la révolution
et changea plusieurs fois de propriétaire, dont, en 1926, M. Benz,
le propriétaire des automobiles [Mercedes] Benz, jusqu’à
son rachat en 1930 par une Mme Faure qui la rénova complètement
grâce au produit de la vente d’un tableau Renaissance italienne qu’elle
y découvrit.
Nous nous installons dans
une petite salle de dégustation, haute de plafond, toute constellée
de diplômes et de distinctions.
Le domaine ne produit qu’un
seul cru, le Savennières - Roche aux Moines sec, à
partir d’un seul cépage, le chenin. Madame
LAROCHE nous propose une remontée dans le temps, avec les dégustations
successives des années :
- 2000, jeune, acide,
12,8°. Il a posé un problème particulier à la
vendange : le grain a été bruni par l’orage, l’évaluation
à l’aspect au moment des tries a dû être complétée
par des gustations.
- 1999, 13,5°,
qui s’est adouci, comparé au précédent, qu’il est
conseillé de carafer au moins une heure avant de servir
- 1997, 14°,
aux saveurs de figue, d’abricot, d’acacia, avec un arrière-goût
d’amertume.
- 1995, 13,5°,
où l’on distingue l’alcool de framboise, le coing ainsi qu’une note
minérale, vin qui reste jeune en fin de bouche. C’est un vin de
garde, qui tiendra au moins 30 ans.
- 1991, 12,5°,
qui a pris une couleur or clair au vieillissement et qu’il est recommandé
de carafer. Fin, équilibré, délicat, il offre toute
une corbeille de fruits mûrs.
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