| Champagne ! |
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Un peu d'histoire
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La région de Champagne produisait sans doute déjà du vin lorsque les légions de Jules César l’occupèrent et s’y installèrent. Mais la tradition fait remonter son histoire à l’an 496, année du baptême de Clovis par Saint-Rémi, évêque de Reims, qui aurait miraculeusement fait jaillir du vin d’un tonneau vide. Pendant le haut Moyen-Age, on assista à une floraison de monastères et d’abbayes, dont les moines développèrent l’art de faire le vin, lequel coulait à flots aux festins qui accompagnaient les cérémonies des sacres à Reims. Après l’an mil, la culture de la vigne s’étendit et au cours du 12e siècle le commerce du vin de Champagne commença à prendre de l’importance. Il devint rapidement le favori des souverains et de leurs cours, des aristocrates, des bourgeois fortunés, à travers toute l’Europe. En ce temps là, les
vins de Champagne étaient tranquilles, on n’avait pas encore pensé
à développer leur effervescence. Mais ils étaient
déjà « clairs, légers, frais et frémissants
», ce qui faisait leur succès. Il suffisait de développer
ces qualités, ce que réussirent quelques hommes de terroir
avec leur nez, leur goût, leur sens de l’observation et leur patience.
Les marchands de vin, nombreux à la fin du 18e siècle, étaient devenus les acteurs essentiels du marché. Certains d’entre eux, conscients de l’importance et de la complexité de l’élaboration d’un vin de qualité, en font leur activité principale et sont à l’origine de quelques grandes maisons actuelles. Les guerres du 18e et surtout du 19e siècle perturbent le négoce européen en désorganisant les transports et en fermant les frontières. Mais les grands négociants, précurseurs en matière de marketing, comprennent que le pillage de leurs celliers par les armées d’occupation asseoira la réputation de leur produit. Le perfectionnement des processus d’élaboration, notamment grâce aux travaux de Pasteur, permet de produire en quantités croissantes un vin de meilleure qualité, qui devient abordable à une clientèle de plus en plus large, en particulier à l’étranger, qui absorbe 80% de la production. Au début du 20e siècle,
le phylloxéra
menace de détruire l’ensemble du vignoble champenois, qui ne sera
pas reconstitué avant 1930. Le parasite, les deux guerres mondiales
et la récession économique découragent beaucoup de
vignerons qui se reconvertissent à d’autres cultures. Il faudra
attendre les années 50 pour que reprenne une ascension qui se poursuit
encore de nos jours.
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