Voyage
La
Jasse Castel
Domaine d’Aupilhac
Mas
de la Seranne
Coop.
de Cabrières
Mas
des Chimères
Domaine
Rimbert
Domaine
Navarre
Domaine
de Granoupiac
Glossaire
C.A.V.E. |
Sylvain FADAT,
Domaine
d'Aupilhac
28 rue du Plô, 34150
MONTPEYROUX, 04 67 96 61 19
| 1. |
blanc |
vin de pays |
30% chardonnay |
| 2. |
rouge |
Lou Maset 2001,
13,5° |
grenache, cinsault,
syrah, merlot |
| 3. |
rouge |
Montpeyroux,
coteaux du Languedoc 2001, 14° |
Élevage
en barriques 18 mois |
| 4. |
rouge |
Carignan 2001,
14° |
100% carignan |
| 5. |
rouge |
Les plôs
de Baumes 2000, 14° |
vin de pays,
cabernet sauvignon et franc, merlot |
| 6. |
rouge |
Le Clos 2000,
13,5° |
|
Vente à Paris :
Caves Taillevent,199
rue du Fg. St-Hohoré 8e, 01 45 61 14 09
Caves Legrand,1 rue de la
Banque 2e, 01 42 60 07 12
Caprice de l’Instant, rue
jacques Cœur, 8e, 01 40 27 89 00
La Dernière Goutte,
6 rue Bourbon-le-Château, 6e, 01 43 29 11 62
La cave de Sylvain Fadat
se trouve en plein centre-village ; la rue est étroite, l’entrée
est au milieu d’un enchaînement de façades, mais facilement
repérable par sa petite collection de panneaux et d’enseignes. La
porte s’ouvre sur un minuscule local de dégustation avec un bar
surchargé de verres derrière lequel officie le maître
des lieux.
J’ai
commencé en 1989. Mes grands-parents avaient un hectare de vignes,
j’en avais trois. Mon père, sans que ce soit son activité
principale, s’en était aussi occupé un peu, ce qui fait que
j’ai pu commencer avec 5,5 hectares. J’avais beaucoup de carignan mais
pas d’argent pour l’arracher au moment où tout le monde me disait
: « le carignan, c’est pas bon, faut l’arracher ». Je l’ai
donc conservé, je me suis orienté vers des assemblages de
la région et j’essaie de personnaliser mes vins sans faire de littérature.
En gros, je travaille tout sans produit à la vigne. A la cave, je
ne filtre pas, je ne colle
pas, je ne levure pas, je ne rajoute pas de vitamines, rien. Le vin se
fait à la vigne. Il faut jauger l’équilibre de la vigne,
équilibrer entre les sols. Le facteur important : la date de maturité.
A partir du moment où c’est la peau qui va apporter beaucoup de
choses, les arômes, la couleur, les tanins, si elle n’est pas mûre,
on n’arrive à rien.
La cave. Le raisin passe
dans l’égrappoir (on égrappe
tout) et, après un léger foulage, les grains sont envoyés
dans les cuves au moyen d’une pompe à queue de cochon jusqu’à
remplissage. Les cuves sont pour la plupart ouvertes, on pratique donc
le pigeage dès que la vendange
arrive. Au pied, au début, quand elle est dure, puis avec le pigeoux,
quand elle s’est amollie. Les raisins, le marc, flottent au niveau du jus.
On cherche à les mélanger, car c’est sur les baies que se
trouvent les meilleures choses. Le pigeage est un bon moyen pour extraire
les bonnes choses en laissant les mauvaises. Il y a d’autres méthodes,
comme de renvoyer le jus en fermentation directement dans la cuve, mais
ça n’a pas le même effet que le pigeage.
Ici, on fait 90 % de rouge
et 10 % de blanc (un peu plus à moyen terme).
Les
parcelles se trouvent à Aupilhac (10 ha), à Aniane, au lieu-dit
les Cocalières (8 ha), à 350 m d’altitude, ce qui donne un
peu plus de fraîcheur. J’ai deux hectares de blanc exposés
au nord, qui regardent le mont Baudille (roussane, marsanne, vermentino
et grenache, en blanc, et syrah, grenache, mourvèdre, en rouge,
mais ce ne sont pas des appellations).
Il y a 12 villages qui ont
le droit de mettre le nom de Montpeyroux sur les bouteilles. A l’origine,
on était VDQS, puis il y a eu l’arrivée de l’appellation
en 1985, et on travaille pour devenir cru à moyen terme. Si l’on
ne respecte pas les cépages, on est en vin de pays du mont Baudille.
Quand j’ai commencé
en 1989, j’ai acheté deux citernes de camion, j’ai coulé
une dalle de béton dehors
et j’ai fait le vin dehors jusqu’en 1993. Et puis je rentrais le vin, je
le mettais en bouteille avant l’été suivant. Mon confort
de travail était réduit au minimum. C’est là que je
me suis aperçu que c’était la vigne l’essentiel, avec l’hygiène
des cuves, faire attention à l’oxydation, à la propreté,
etc. En 1993, j’avais construit ma cave là où sont les cuves,
j’ai acheté quelques cuves en inox. L’inox, c’est bien pour la fermentation,
mais beaucoup moins bien pour l’élevage. Tous mes vins d’élevage
passent en barrique. En 1997, j’ai
fini de construire ma cave et, il y a 3 ans, j’ai installé la mise
en bouteilles.
On fait tout à la
main : piocher, enlever l’herbe. Jusqu’ici on n’utilisait pas d’insecticide.
Au début, j’avais les soufrettes à la main. Cette année,
j’ai été obligé d’arracher des quarts de vigne, à
cause de la cicadelle, qui transmet
le virus de la flavescence dorée.
J’ai cru que je pouvais faire confiance à l’équilibre des
vignes, à leur résistance. Eh bien, cette année, je
vais traiter, et pas avec des produits bio parce que le roténone
est un produit bio qui n’est pas sélectif et qui tue tout, mais
avec un insecticide plus sélectif mais chimique. Je n’ai jamais
revendiqué le bio et je trouve que cela devrait être naturel
de produire le plus naturellement possible, parce que le vin s’en ressent
et après, il n’y plus de problème de vente. Cette année,
la cicadelle prolifère. Ça pique la feuille, c’est très
contagieux. Là où il y a un foyer, il faut arracher pour
l’anéantir. Si on traite, on protège. Si on tue, on tue aussi
les typhlodromes et la faune auxiliaire
de la vigne, ce qui risque de créer des déséquilibres
écologiques favorables à la prolifération de l’araignée.
On commence avec un Blanc
de pays, vous allez reconnaître le cépage pirate qu’il
y a à l’intérieur (30% de chardonnay, très rare
dans la région). Il va bien avec la viande blanche ou le poisson
en sauce.
Je suis un peu déçu
de la façon dont on fait un peu n’importe quoi avec l’AOC.
Avec un groupe d’amis vignerons, nous nous réunissons afin de définir
une position commune. L’AOC Coteaux du Languedoc a été
étendue aux Corbières et au Minervois, parce qu’ils avaient
davantage de difficultés à vendre leur vin. Pour que le vin
se vende bien et que le prix du vin en vrac augmente (ce qui n’est pas
mon problème, je ne vends qu ‘en bouteilles), il faut une image
positive, dont bénéficie le Languedoc en ce moment, au point
qu’actuellement il se vend en grande distribution un franc plus cher que
les Bordeaux du nez.
Le
Lou Maset 2001.
C’est un vin de pays, parce
qu’en plus du grenache, du cinsaut, de la syrah et du mourvèdre
il contient du merlot. Il est frais, gouleyant, fruité, un vin pour
tous les jours. Celui de 2002 sera un AOC, sans merlot. L’étiquette
ne changera pas, sauf que l’indication « Vin de Pays » sera
remplacée par « Coteaux du Languedoc ».
Le Carignan 2001.
Il y a peu de producteurs
qui font du 100% carignan, alors que c’est un cépage typique d’ici,
qui a fait un gros rendement parce que c’était la politique, mais,
pour moi, il n’y a pas de mauvais cépage. Dans l’AOC, le carignan
est limité à 50%, alors qu’il est ici chez lui. Dans la région,
on trouve des 100% syrah, qui sont des AOC, alors que la syrah est un cépage
importé. Le carignan, on l’adore ou on ne l’aime pas. Celui-ci va
prendre des arômes de garrigue : thym, laurier…
Les bouteilles qui viennent
de chez moi doivent toujours être carafées, même le
blanc, car, pour un vin assez jeune, c’est toujours mieux.
Le Montpeyroux rouge 2001.
Les cinq cépages
de l’appellation y sont. Très concentré, il allie une bonne
complexité olfactive à une présence en bouche et une
finale rafraîchissante.
Les Plôs de Baumes
2000.
Mon grand-père maternel,
Marcel BAUMES, avait ses vignes au lieu-dit « les plôs »
à Aniane.
Il y a du cabernet franc,
du cabernet sauvignon et du merlot. Il a 30 mois d’élevage en foudre,
mais on ne sent pas le bois. En fait, il contient pas mal de tanins.
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