Les vins de l'Hérault
Le Domaine de Granoupiac


 

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Domaine de Granoupiac

Glossaire

C.A.V.E.

Marie-Claude et Claude FLAVARD
34725 SAINT-ANDRÉ de SANGONIS, 04 67 57 58 28
1. blanc le Chant des Cigales 2002, 12,5°
2. rosé Coteaux du Languedoc 2001, 13,5° syrah, cinsaut, mourvèdre
3. rouge Merlot, vin de pays 2000, 13°
4. rouge Merlot, vin de pays 2001, 13°
5. rouge Coteaux du Languedoc 2000, 13,5°
6. rouge Coteaux du Languedoc 2001, 13,5° macération carbonique à 29-30°C en foudre
7. rouge Cresses 2000, 13,5°
8. rouge Cresses 2001, 13,5°

Pas de vente à Paris.

Un peu à l’écart de la ville, le Domaine de Granoupiac est implanté sur les terres de l’antique villa gallo-romaine « Granopiachio ». Aujourd’hui, le site est occupé par une demeure seigneuriale qui remonte au milieu du 19e siècle, dont une partie des dépendances, un vieille bâtisse aux murs épais, a été reconvertie en cave, avec des cuves modernes et des petits foudres en chêne de Russie, et devant laquelle nous attend Claude Flavard, le maître des lieux. L’homme est grand, mince, pas du tout à l’image que je me fais d’un vigneron : avec sa tête ronde, ses cheveux courts et ses lunettes, je l’aurais plutôt pris pour un haut-fonctionnaire ou un technocrate. Il semble d’ailleurs volontiers s’intéresser à des sujets qui ont peu à voir avec le vin :

Claude FLAVARDIci, vous voyez des fragments de tuiles romaines. Ça permettait de couvrir les tombes, car elles sont grandes, bien plates, et en dessous on a trouvé des ossements. On savait qu’il y avait eu, par ici, des Gallo-Romains. On n’a pas fait de recherches archéologiques. En fait, on cherchait un tuyau, quand on l’a trouvé, on a tout rebouché. Mais c’est sympa de pouvoir se dire que c’est authentique et pas simplement dans les archives. On faisait déjà du vin à l’époque : on a trouvé des culs d’amphores, ce qui permet de penser qu’il y avait du vin ou de l’huile.

La cave. On a changé les cuves, mais maintenant on s’aperçoit qu’elles sont trop grandes et on va les changer pour des cuves beaucoup plus petites, de manière à fractionner toujours plus parce qu’on fait des lots très isolés et le pigeage ne peut pas se faire sur des grandes quantités. On le fait sur des unités de 30 à 50 hl, mais là, c’est vraiment trop sportif. On n’y arrive plus, surtout en prenant de l’âge. On le fait avec des barres, car il est impensable de descendre le vin, il y a trop de gaz carbonique.
On a gardé quelques foudres qui ne sont pas d’origine, ils ont été achetés ailleurs. Ils sont en bon état et nous rendent de bons services avec certains vins. Maintenant on a plutôt tendance à les dimensionner entre 30 et 60 hl.

On a plusieurs vins, un blanc, le Chant des Cigales, qu’on fait avec grenache, rolle, roussanne, sur lequel on a des manipulations un peu particulières, c’est-à-dire qu’on fait une macération pelliculaire. On fait stabuler les raisins égrappés pendant environ deux jours, ce qui présente un risque de départ en fermentation, mais avec beaucoup de froid, on arrive à la contrôler assez bien. Ensuite, on presse et on le fait fermenter de façon assez traditionnelle et on fait un bâtonnage des lies en cuve. On obtient un blanc assez rond, assez gras.
Notre encépagement : grenache, rolle, roussanne. Dans les cépages du Coteaux du Languedoc, il y a aussi du bourboulenc, mais je n’en ai pas. Le rolle apporte des qualités assez intéressantes au niveau de l’acidité, corrigeant nos traditionnels grenache et roussanne, qui sont assez mous.
En 2001, on avait déjà 14,5°, alors qu’on a cherché la maturité phénolique. C’est presque trop pour un blanc ; sur les rouges, cela se supporte mieux. En 2002, le climat était complètement différent, on a eu davantage de fraîcheur. Cette année part bien : la floraison n’est pas terminée (au 1er juin 2003), on a énormément de raisin, ce qui nous donnera beaucoup de travail cet été pour réguler la récolte. Bien sûr, on a ébourgeonné, mais si on décharge la souche trop tôt, il y a une compensation qui fait que les baies grossissent beaucoup, ce qui n’est pas forcément un avantage, alors cette année, on a décidé de vendanger en vert un peu plus tard que l’année dernière. Ce qu’on cherche, c’est d’avoir des grains petits avec une peau épaisse, ce qui n’est pas évident si l’on attaque les travaux en vert trop tôt.

MerlotEnsuite, on fait un rosé Coteaux du Languedoc, avec syrah, cinsaut et grenache en coteau. Puis, on a un vin de cépage Merlot, parce que c’est la première parcelle qui sort de l’ordinaire. Quand on est arrivés, il y avait une plantation jeune de merlot, donc on s’est dit qu’on allait faire une bouteille en merlot. Avec l’évolution et les années, c’est devenu un vin de niveau AOC. Règles de production : 30 à 35 hl/ha, macération longue. C’est naturel, on ne fait pas de vendange en vert, c’est une terrasse très maigre, la vigne se régule toute seule. Les grains sont petits parce que c’est sec, ce qui donne un vin assez concentré. L’élevage se fait sur deux hivers parce qu’on ne colle pas et qu’on ne filtre pas. Le 2e hiver donne une bonne stabilité, donc pas de risques pour la bouteille.

Ensuite, on a la série des Coteaux du Languedoc rouges, avec syrah, grenache, mourvèdre, carignan. On a deux terroirs différents, les vignes autour d’ici, terrasses moyennes en galets roulés, sont dans la première cuvée, élevée en cuve, un vin plus sur le fruit, plus souple ; ensuite, on a une cuvée sur un terroir à 3 km d’ici, avec un encroûtement, un sol beaucoup moins profond : il y a en dessous une espèce de conglomérat, très dur, où les racines ne peuvent pas descendre, c’est vers Cambous. On l’appelle les Cresses, du nom du sous-sol de ce terroir, et, en plus, ce sont les plus vieilles vignes, donc favorable pour cela et on est à 30 hl/ha. Cresses signifie grès en Occitan, conglomérat de sable et de gravier soudé, pareil à du béton. Là, derrière le bois, la mairie a voulu faire une tranchée profonde pour poser une canalisation ; ils sont tombés sur une couche très dure à 2 m de profondeur. En dessous, il y a de l’eau, mais les racines n’y arrivent pas.

Les CressesLa 2e cuvée était du vin en fût, avec plus de puissance. La cuvée des Cresses : 40 fûts. On augmente, mais on manque de place, l’atmosphère n’est pas suffisament contrôlée, il faut du froid et un contrôle hygrométrique.

C’est un vin qu’on peut garder entre trois et cinq ans.

Il faut noter que la macération pelliculaire a apporte une capacité à vieillir assez importante. Avant , au bout de la 3e année, il commençait à s’user, alors que maintenant, il tient bien jusqu’à 5 ans. Je pense que c’est plus la macération que le bâtonnage, qui apporte plus de rondeur.

En 2000, on a eu 10 matinées sèches pendant la période de végétation, c’est-à-dire sans humidité le matin. En 2001, on a eu exactement le contraire : 10 matinées humides, tout le reste était sec.

Le personnel : on a trois personnes, et ma femme et moi. Il y a beaucoup de travail à la main, mais on le fait, on arrive à s’en sortir.
Encépagement : coteaux : syrah, grenache, mourvèdre, carignan, ce dernier traité en macération carbonique, une semaine à 28 – 30°C, température qu’il faut tenir pour avoir de bons résultats, sinon, la couleur est moins intense, avec des variations. C’est le cépage qui donne le mieux, on a une complexité qu’on n’avait pas en vinification traditionnelle.

Cresses 2001.
2001 est une année assez « noire » pour la couleur. Ce vin, plus jeune d’une année, a plus de fruit, plus de puissance, il me rappelle le millésime 1998.
On est en cours d’essai pour augmenter la capacité des fûts, parce que j’ai l’impression qu’avec les 225 litres actuels, le bois marque trop. On est en essai sur des 400 – 500 litres, de façon à avoir les avantages de l’élevage en bois mais pas le marquage, parce que cette mode passe et que ça n’a jamais été mon goût. On avait démarré cette cuvée pour un Américain, mais il lui fallait du bois. Maintenant qu’il nous a lâchés, on fait ce qu’on a envie de faire !
Ce vin est plus agréable en automne/hiver qu’en ce moment. Il va bien avec le gibier et les viandes rouges.
 

On vend tout notre vin directement, soit en cubitainer, soit en bag-in-box, soit en bouteilles. La proportion des bouteilles augmente, on a marqué un temps d’arrêt parce qu’aux US on a perdu un peu de marché, moins à cause de la mauvaise humeur du moment que du contexte euro-dollar. On cherche un caviste distributeur, on n’en a pas de permanent. Ces dernières années, quand on l’a fait, on pensait rencontrer des cavistes et déléguer et puis, il se trouve que les cavistes boudent le salon des caves particulières (encore appelé salon des vignerons indépendants) parce que cela leur porte ombrage, puisqu’on fait de la vente directe. Maintenant, on attaque directement, mais c’est long à se mettre en place.