Voyage
La
Jasse Castel
Domaine
d’Aupilhac
Mas de la Seranne
Coop.
de Cabrières
Mas
des Chimères
Domaine
Rimbert
Domaine
Navarre
Domaine
de Granoupiac
Glossaire
C.A.V.E. |
Isabelle et Jean-Pierre
VENTURE
34150 ANIANE, 04 67 57 37
99
Encépagement : 8,5
ha (cinsaut : 1,7 ; grenache : 2,2 ; syrah : 2,5 ; mourvèdre : 1,8
; carignan : 1,8 ; roussane/grenache blanc : 0,3)
Tous les vins sont des
AOC
Coteaux du Languedoc
| 1. |
blanc |
Aventure 2002,
14° |
cinsaut, grenache,
mourvèdre. Très aromatique, moelleux en bouche |
| 2. |
rosé |
Sous les Micocouliers
2002, 13° |
|
| 3. |
rouge |
A l’Ombre du
Figuier 2002, 13° |
cinsaut, grenache,
syrah. Souple et fruité, tanins fondus |
| 4. |
rouge |
Les Griottiers
2001, 13,5° |
cinsaut, grenache,
syrah, carignan. Élevage en cuve 13 mois. Nez complexe poivre, cerise,
réglisse, garrigue. Attaque souple, structure puissante et belle
finale |
| 5. |
rouge |
Clos des Immortelles
2001, 14° |
grenache, syrah,
mourvèdre, cinsaut, carignan. Élevage en fût de chêne.
Nez épicé (poivre, laurier, thym), notes de pain toasté.
Velouté et long en bouche |
Vente à Paris :
Ma Cave, 105 rue
de Belleville, 19e, 01 42 08 62 95
Le Mas de la Seranne est
perdu en pleine natune, isolé au bout d’un chemin de plusieurs centaines
de mètres. Nous y arrivons sous un soleil pesant, alors qu’un orage
s’accumule au loin, au dessus des hauteurs. Le maître des lieux vient
à notre rencontre, habillé de façon décontractée
en maillot à rayures et short, avec sur la tête un feutre
à larges bords qu’on ne le verra jamais ôter. Il est passé
maître dans l’art du parler-mitraillette et j’ai eu bien du mal à
suivre son flot de paroles. Après une visite sommaire des installations,
nous nous retrouvons au frais dans l’espace de dégustation, un local
très simple décoré de photos et d’un bas-relief moyenâgeux.
Le bar est une grande planche posée sur des tonneaux, entourée
de tabourets en bois.
Les
Coteaux du Languedoc, c’est une appellation qui déborde sur le Gard
et l’Aude jusqu’à Narbonne, le Minervois et les Corbières.
Ensuite, il y a des régions plus précises : Le Pic Saint-Loup,
au nord de Montpellier, autour de la Montagne Saint-Loup, et une nouvelle
région en cours développement : les terrasses du Larzac.
Le plateau est en haut, au-dessus du mont Saint-Baudille. A l’est, vous
avez la vallée de l’Hérault, qui descend de Ganges, la montagne
dans l’orage, là-bas, le roc blanc de la Seranne. Puis, à
l’ouest, vous avez en remontant jusqu’au pas de l’Escalette la route de
Lodève et de Millau, la Lergue qui est un affluent de l’Hérault,
et qui se rejoignent à Gignac en formant un grand V : les terrasses
du Larzac, qui sont la première zône de production d’AOC du
Languedoc avec 100 à 120 000 hectolitres.
Il y a deux grands poids-lourds
: Saint-Saturnin-de-Lucian et Montpeyroux, qui font les grands volumes.
Les appellations sont en cours. Nous avons reçu l’INAO
au mois de mars de cette année, qui nous a fait le grand plaisir
d’un avis favorable. Un décret devrait donc être publié
prochainement, qui nous permettra de mettre sur les étiquettes :
«
Coteaux du Languedoc – Terrasses du Larzac ».
Mais attention : par rapport aux autres Coteaux du Languedoc, nous avons
des rendements inférieurs, un encépagement particulier avec
des vignes plus vieilles, des critères de qualité plus serrés,
par exemple, noous nous obligeons à ne pas vendre de Terrasses du
Larzac pendant au moins un an après la récolte, de sorte
que le vin ait le temps de mûrir, de s’arrondir naturellement. La
mise en bouteilles doit s’effectuer obligatoirement à la propriété.
Les Terrasses du Larzac
sont une zône climatique : des courants froids descendent du Larzac,
qui vont donner un peu plus de sève à nos vins. Le paradoxe,
c’est qu’on a des sols très différents, c’est même
le grand écart : des marnes rouges, des argiles rouges, des calcaires
durs dans les coteaux, des marnes jaunes de Gignac qui donnent des vins
souples. Moi, j’ai la chance, sur les quatre sols des terrains du Larzac,
d’en avoir trois : marne jaune de Gignac (ce coteau-ci), ensuite, contre
la route en montant, une première vigne de syrah, et, en-dessous,
du mourvèdre, qui sont des terrains de l’Hérault, qui a charrié
au début du quaternaire des galets roulés, des quartz, des
schistes, qui se sont déposés avec les argiles rouges sur
le terroir du mourvèdre.
Chacun de ces sols exprime
des arômes différents, et les vins de cépages vinifiés
en trois sols différents sont des vins différents. La parcelle
de grenache que vous avez à côté du mazet jusqu’en
haut, de l’autre côté du chemin, fait 1,5 ha. Le bas, qui
donne des vins assez concentrés, vous avez la pointe dans le bois,
qui donne des vins plus fins et qui mûrissent beaucoup plus tard,
dans le milieu, un petit morceau de marsanne, beaucoup plus vigoureux.
Ça fait quatre vins différents.
A l’éraflage,
Les grains tombent à travers les trous, les rafles continuent à
l’intérieur et tombent au bout. La vitesse de rotation dépend
de la grosseur des grains, lente pour les gros grains, plus rapide pour
les petits grains ou les grains secs. Les blancs sont égrappés
aussi parce que la rafle est riche en tanins, ce qui rendrait le blanc
imbuvable. On met les grains pendant quelque temps (un peu moins d’une
journée) dans les cuves à froid, pour que les arômes
de la pellicule passent dans le jus, ensuite, on retord le raisin dans
la cuve et on le presse. C’est un peu compliqué, mais ça
donne une richesse aromatique plus intéressante.
Je possède 46 ou 47
barriques,
dont seulement 8 ou 9 neuves. Je les garde toutes, certaines ont 6 à
8 vins. Pour faire le vin qui nous plaît, mettre du bois dans le
vin, c’est artificiel, ça va donner un goût artificiel au
vin, ce n’est pas ce qu’on recherche. Par contre, mettre le vin en barrique
a un rôle important : ça allonge la garde, ça fixe
la couleur et ça donne une complexité aromatique plus grande
dans le temps, des caractéristiques de stabilité au vin.
Mais il faut éviter que cela donne au vin un goût de bois.
Garder les vieilles barriques permet de tamponner cet effet et le peu de
bois ne domine pas sur l’assemblage.
La récolte actuellement
en cave (le peu qu’il en reste) s’est faite sur 9 ha, la précédente
sur 7,5 ha, les deux d’avant sur 5 ha. En 2003, on va récolter sur
10,5 ha et on a 2,2 ha potentiels de jeunes vignes, dont une plantée
il y a moins de 15 jours. La première récolte se fait au
bout de 3 ans, on garde 2 ou 3 grappes selon les souches, puis, la 4e année,
on garde 4 grappes, en 5e et 6e années, selon les cépages
, cela varie de 5 à 7 grappes, jusqu’à 8 pour la syrah. On
cherche des petits rendements, moins de 45 hl/ha, l’an dernier 40, l’année
d’avant, 35.
J’ai acheté des vignes
aux coopérateurs. Il fallait qu’elles se reproduisent, donc, les
cinsaut, etc, il fallait des gros rendements, donc le porte-greffe en étui.
Je prends le porte-greffe le moins productif adapté au sol. Il faut
commencer à tomber les rendements pour qu’elle fasse des racines.
Il y a une vigne de syrah qui est la plus vieille que j’ai, où on
ne fait jamais de vendange en vert et qui me fait naturellement moins de
32 hl/ha.
La vigne est un travail à
plein temps : depuis 5 ans qu’on fait de la vigne, on a peut-être
pris 15 jours de vacances. Pour les finances, c’est encore un peu difficile,
mais on commence à être un peu plus à l’aise. On a
embauché quelqu’un pour nous aider, parce qu’on n’avait plus de
vacances et plus de jours fériés, et ça commence à
aller mieux, mais cette année, on est encore un peu justes. On a
un peu brûlé les étapes, on ne voulait pas investir
dans la propriété. Je crois que dès l’année
prochaine, nous atteindrons l’équilibre.
Aventure 2002. C’est
un vin très gras, fait de raisins très matures.
La roussanne et le grenache
blanc apportent des arômes de poires fraîches, de caramel,
de grillé, de beurré. Demi levain, demi cuve, puis assemblé
C’est un vin de garde important,
on a attendu 6 mois avant de la vendre. Il est assez piquant, à
consommer en vin de table pour le poisson. Son nom, Aventure, vient du
mien : Venture. C’était notre premier blanc, une aventure, donc,
quand nous commencions dans le métier, il y a 5 ans. Avant, j’étais
directeur d’usine aux biscuits Brossard.
Sous les Micocouliers
2002
La première année,
j’ai fait un rosé qui a plu tout de suite et qui a décroché
une médaille d’or au concours des grands vins. On a donc été
connus d’abord pour notre rosé. On n’en fait pas beaucoup, mais
les gens savent que je fais un rosé intéressant.
Il est très bien
pour l’apéritif ou pour accompagner le poisson.
A l’Ombre du Figuier 2002.
Cinsaut
: 60%, grenache : 23%, syrah : 17%
Quand on cherche à
faire du Terrasses du Larzac, on veut de la puissance, donc, moi, j’ai
du cinsaut que j’aime bien, alors j’ai créé ce vin avec mon
épouse en 1999.
C’était un moyen
de valoriser le cinsaut, alors qu’au début on voulait l’arracher,
parce qu’il n’était guère réputé dans la région
et que sa conduite est difficile. On a pensé faire un vin léger,
sympa, fruité, facile à boire, et quand j’ai présenté
ça aux professionnels, ils n’étaient pas enchantés.
Ne pas voir le prix : tout va dans la simplicité et la sympathie,
et on n’a pas de grosse structure. Un élevage court : 6 mois en
cuve, une mise en bouteille en mars, une macération courte : 10
jours maximum, un rendement de 45 à 50 hl/ha, on cherche la facilité.
C’est le vin de l’été, des copains et des pique-niques ;
il a beaucoup de succès dans la restauration. Le figuier est un
arbre qui voisine les grenaches et, à la pause, on va ramasser les
figues.
Les
Griottiers 2001. Cinsaut : 40%, grenache : 35%, un peu de carignan.
Élevé pendant
1 an en cuve uniquement, pas de bois.
Dominante de griotte (cerise
non cuite à l’eau-de-vie) et de réglisse.
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